DÉMARCHE ARTISTIQUE

Déjà petite et deuxième d’une famille de huit, j’aimais dessiner et, plus tard, me réfugiais volontiers dans mon monde intérieur. J’y trouvais là une sorte de tranquillité, de silence bienfaiteur. Mon amour de l’art et ma soif de créativité ont toujours beaucoup servi à me ressourcer et à grandir.

Mes nombreux cours et ateliers depuis 1979 et particulièrement mes années auprès de Caroline Archambault, depuis 2013, m’ont appris à peindre en me laissant aller dans mon imaginaire, en cherchant le mouvement, le geste libre et le mode sans attente, qui m’ont conduite de plus en plus à l’ouverture, à la disponibilité au plus grand que soi.  Ce qui m’appelle avant tout est de ne pas trop savoir ce qui se manifestera, de dialoguer avec la toile et de me laisser surprendre par celle qui m’habite et la réponse que me donnent les matières utilisées. J’aime peindre dans le mouvement que m’inspirent le vent, l’eau, l’oiseau, nous invitant à accueillir le ciel, à l’ancrer dans notre terre.  Ça pourrait bien être ce même mouvement qui vient se glisser en moi lorsque j’arrive à taire ma tête, à laisser passer l’essence, à toucher ma joie d’être et de créer; ce mouvement qui mène à la présence de l’intention intime et insoupçonnée de l’artiste en moi et qui, associé au rêve, ouvre à une dimension possible de fusions des éléments, des formes organiques, de la faune, de la flore…

Ainsi, je peins un peu à l’aveugle dans le silence et l’inconnu, avec ma spontanéité et…mes peurs et blocages, bien sûr, en tentant de laisser parler l’invisible et l’unité.  Je comprends mieux aujourd’hui que je serai toujours en recherches de ce qui veut s’exprimer en moi.  Comme l’a dit René Char : « L’impossible, nous ne l’atteignons pas mais il nous sert de lanterne. »

Je poursuis pas à pas sur cette route en souhaitant que mes tableaux dégagent une expression authentique, qu’ils projettent le spectateur dans un monde plus vaste, infini même, en lui laissant accès à son imaginaire, à la présence.

Je termine ainsi :

« On souhaiterait volontiers à l’artiste, si grand soit-il, de ne jamais cesser au cours de sa carrière d‘être un amateur, si l’on donne à ce mot tout son sens : celui qui aime, celui qui ne se donne à son art, ni par ambition, ni par vanité, ni par cupidité, mais uniquement par amour, et qui, subordonnant toute sa personne à cette pure passion, fait vœu d’humilité, de patience et de courage. »   Jacques Copeau, Appels p. 145-146

Pour consulter mon C.V.

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